Recensie: Uiterst actueel: Gaspard Koenigs klimaatklasseroman Humus (nominatie Prix Goncourt)

13 november 2023 , door Renée van Heerwaarden
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Gisteren was hier de klimaatmars, vandaag is Gaspard Kœnigs nieuwe roman Humus genomineerd voor de Prix Goncourt, mijn Franse boek van de maand. Het gaat over twee jongens, Kevin en Arthur, die agronomie studeren, en de wereld willen redden. Ze zijn van zeer verschillende komaf, maar er is een verwantschap, liefde zelfs, en ze denken dat hun onderzoek naar regenwormen echt verschil kan maken. Ze volgen ook na hun studie hun idealen, en daar gaat het mis. Heel indrukwekkend.



Want na hun studie gaan ze ieder hun eigen weg, maar terwijl Kevin, de boerenzoon, bij de wetenschap blijft, radicaliseert de burgerlijke Arthur. Hij gaat bij een groep die Extinction Revolution heet en wordt als voorman gekozen — een eer en een doodvonnis. Want deze activisten vrezen de voorbeelden van revolutionaire dictators en hebben besloten ná de omwenteling hun leider te doden. Zover komt het niet, want Arthur wordt door een politiekogel getroffen, en sterft in Kevins armen.

Daar weet Koenig kwesties van klasse en klimaatactivisme te verweven, in een uiterst actuele mix. Maar zo begint het, bij de vaststelling dat wormen in totaalgewicht massievere aardbewoners zijn dan mensen of olifanten:

« Ver de terre, d’abord, ce n’est pas très gentil comme nom, c’est fait pour blesser. Il vaut mieux parler de lombrics pour leur redonner un peu de dignité scientifique. Famille : lombricidae. Espèce : lombricus terrestris. Et ces lombrics représentent la première biomasse animale terrestre. Autrement dit, si on les met tous sur une balance, ils pèseront plus lourd, et de loin, que les Homo sapiens, les éléphants et les fourmis réunis. Pour donner un ordre de grandeur, il y en a entre une et trois tonnes à l’hectare, en tout cas dans les sols où l’homme n’a pas posé ses sales pattes. » Cette courte vidéo du professeur Marcel Combe qui circulait sur Youtube avait donné envie à Arthur de venir assister à sa conférence. Mais en entrant dans l’immense amphi quasi vide et qui sentait le neuf, entre ces murailles de bois reconstitué qui voulaient donner un cachet « nature » et ne parvenaient qu’à souligner le squelette de verre et d’acier des bâtiments alentour, parmi ces étudiants dispersés dans les travées et qui n’échangeaient pas un regard, Arthur se sentit découragé. Ce n’était pas ainsi qu’il avait imaginé ses études d’agronomie.
Arthur se demandait par quelle aberration on avait déménagé AgroParisTech dans le désert bétonné du plateau de Saclay. La promo précédente avait encore pu passer sa première année d’école au château de Grignon, au milieu de trois cents hectares de champs et de forêts. Des générations d’étudiants avaient appris là-bas à traire les brebis et à baiser dans les taillis. Au lieu de quoi, Arthur devait badger vingt fois par jour sur les portiques et se repérer dans un dédale de couloirs anonymes où seuls changeaient les numéros sur les portes. Depuis six mois qu’il avait intégré l’école, il n’avait jamais aussi peu vu la nature. Dehors ne gazouillaient que les bulldozers éventrant le sol. Les chambres étudiantes ressemblaient aux salles de cours qui elles-mêmes ressemblaient à des vestiaires de gym. Il est certain que l’on gagnait du temps sur ce campus où tout était à disposition, mais du temps pour quoi faire ? Pour mater du porno, pour travailler encore et encore sur les meilleures formules chimiques ? Qui avait envie de boire un verre dans une cafèt nettoyée deux fois par jour ou de chanter dans un bureau des élèves posé au milieu du terre-plein central comme un bocal à poissons ?
Dès le premier jour, Arthur s’était considéré en exil.

Renée van Heerwaarden is boekverkoper bij Athenaeum Boekhandel Spui, verantwoordelijk voor de afdeling Franse literatuur.

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